Shepard Fairey, le street-artiste derrière OBEY, ouvre un shop à Paris
Après un pop-up store en 2016, le street-artiste Shepard Fairy ouvre enfin un shop à Paris. OBEY, son pseudo, le nom de sa marque et le non du nouveau magasin, ouvrira ses portes le vendredi 7 septembre.
Shepard Fairey est partout. En bon envahisseur qui se respecte, il entrera même bientôt dans votre intimité. Sur vos murs, à même la peau, en format poster, tshirt, badge, stickers : la liste est longue et les possibilités infinie. Depuis quelques jours déjà, Paris bruissait de la rumeur. La voilà désormais avérée : l’immense street-artiste américain ouvrira bel et bien une boutique à Paris, au 13 rue Notre-Dame-de-Nazareth dans le 3e arrondissement. A quelques encablures de République, le spot fait sens. C’est en effet dans le milieu du skateboard que celui que l’on connaît aussi sous le pseudonyme d’Obey Giant fait ses premiers pas. Avant de signer la cultissime affiche "HOPE" de la campagne d’Obama en 2008, Shepard Fairey dessine des tshirts et colle des stickers. Le dire paraît anecdotique, mais le street-artiste a toujours visé la viralité. Diplômé d’un master en illustration de la Rhode Island School of Design, il comprend que le format papier ne colle plus avec un monde où tout s’accélère.
Poster de Shepard Fairey réalisé pour la campagne présidentielle de Barack Obama (2008)
Ce qui l’intéresse, c’est de frapper vite et fort, à l’échelle de la planète. Premier coup de maître : sa campagne de stickers Andre the Giant has a Posse, qu’il continuera plus tard sous le nom d’Obey the Giant. Viendront ensuite les grands muraux, qui prolongent une pratique du graffiti de plus en plus intégrée à ses autres activités. Son langage plastique, lui, reste le même et se reconnaît au premier coup d’œil : une esthétique rétro et un melting-pot pop d’influences, qui s’inspire autant de l’efficacité visuelle des muralistes mexicains que des avant-gardes soviétiques, utilisant des lignes déliées et des formes géométriques pour venir le plus souvent souligner un portrait ou une figurine centrale.
Shepard Fairey et la France, une histoire d’amour qui dure
En France, on le connaît bien. La Base, la galerie éphémère d’Invader (vous savez, ces petits bonhommes pixellisés en carreaux de faïence) l’expose. Puis la Galerie Magda Danysz, bastion historique du street-art, prend le relai. Dès la fin des années 2000, les institutions aussi se l’arrachent : la Fondation Cartier lui ouvre ses murs et montre une de ses affiches en 2009 à l’occasion de l’exposition Né dans la rue – Graffiti. Puis en juin 2012, il se paye un mur de quarante mètres de haut sur la façade d’un immeuble situé entre la de la rue Jeanne-d'Arc et du boulevard Vincent Auriol dans le 13e arrondissement de Paris. Au lendemain des attentats, rebelote. En juin 2016, une autre fresque format XXL voit le jour sur le même boulevard, au niveau cette fois de la rue Nationale. La première représente un visage féminin, la seconde, de manière plus explicite, une Marianne et sa devise : "Liberté, Egalité, Fraternité".
Décidément chouchou des politiques, l’œuvre en question sera reproduite format tableau puis installée au siège de campagne d’Emmanuel Macron. La rumeur (encore une, Shepard Fairey sait s’y prendre) voudrait d’ailleurs qu’il soit l’auteur anonyme de la nouvelle Marianne des timbres français, dévoilée le 14 juillet dernier. Des timbres aux plus grands musées, puisqu’il a désormais intégré les collections d’institutions comme le Smithsonian Institute de Washington ou le Victoria and Albert Museum de Londres, l’angeleno se décline désormais en version produits dérivés. L'ouverture de son shop marque une étape logique pour celui qui vendait déjà, sur son sitenotamment, des éditions de dessins et stickers, tandis que sa marque de streetwear OBEY, elle, était distribuée un peu partout, y compris via des grandes enseignes comme ASOS. En 2016, il avait ouvert un pop-up store à Paris, en 2018, Shepard Fairey est revenu pour rester.
La boutique OBEY sera inaugurée le vendredi 7 septembre à partir de 18h au 13, rue Notre-Dame-de-Nazareth à Paris (3e).